Jean Puy, son histoire
Jean Puy
Arrivé presque par hasard à la peinture peu avant 20 ans , Jean Puy en devient vite son esclave et y consacre sa vie.
Jean Puy, un fauve
Après avoir débuté ses études artistiques à Lyon, il pressent très vite que tout se passe à Paris où il s’installe dès 1899 ; c’est l’académie Camillo où enseigne Eugène Carrière qui lui laisse le plus de souvenirs tangibles sur les plans didactiques et amicaux. Il y rencontre Derain et Matisse pour qui se crée une sympathie immédiate suivie d’une longue amitié.
Dès le début du siècle, il se fait connaître du public aux Salons des Indépendants et d’Automne où il se trouve aux côtés de ceux dont on parle : Matisse, Derain, Marquet, Manguin Camoin etc.
Bien entendu, en 1905 Jean Puy partage avec eux les clameurs outrées de la presse commentant le "fameux" Salon d’Automne et devient ainsi l’un de ceux que l’on appelle Fauves.
Des amis illustres ou alors La renommée d’un groupe
Au cours de ses premières années parisiennes, enthousiaste et curieux de tout, avec ses amis du groupe Moreau il expérimente.et partage idées et recherches picturales communes regroupées dans un travail en atelier de l’un ou l’autre autour d’un même modèle. Il sait néammoins assimiler les influences et rester personnel. Tout d’abord hardi il présente une peinture contrastée, haute en couleurs, aux formes simplifiées dans une technique franche et large où il apparaît souvent proche de ses contemporains : Matisse, Derain, Gauguin et attiré par Cézanne, leur "maitre à tous" selon Matisse, dans la consturction des formes par la couleur. Après une période de fougue picturale où il figure parmi les novateurs, il délaisse les œuvres à caractère d’ébauche ou à sujet unique pour se diriger vers des compositions plus abouties et étudiées, où le décor prend une plus large place.
Le "poulain" d’un grand marchand de Paris
Entre 1900 et 1905 pour le jeune artiste vient une réussite rapide, à la suite des expositions, aux Indépendants, au Salon d’Automne et chez Berthe Weill la "petite Mère Weill" qui croit aux jeunes talents.
Dès 1905, avec son entrée chez Vollard, l’un des grands marchands de tableaux, suit la notoriété. Pour un jeune peintre, être présenté à Ambroise Vollard est un honneur, en être remarqué et choisi est l’apothéose.
Par l’intermédiaire de Vollard, chargé par les grands collectionneurs russes de choisir les œuvres les plus en vue parmi les mouvements modernes, des tableaux de Jean Puy rejoignent le palais moscovite de Chtouchkine, l’un des collectionneurs les plus avertis de son temps, qui depuis 1891 assemble la plus prodigieuse collection de peinture française et de Morosov. Par l’intermédiaire de Vollard Jean Puy entre aussi dans la collection des Hahnloser comptant parmi les plus zélés propagandistes de l’art français en Suisse. Peu préoccupé de cette gloire, vers les années 1907-1910, il décide de se dégager de la peinture d’avant-garde et d’ignorer tous les systèmes picturaux nouveaux.
Sans parler de date nette ni de rupture, à ce moment et peu à peu, il manie plus volontiers les valeurs, les nuances et les modelés pour parvenir à de grandes œuvres équilibrées des années 1910-14.
Un peintre indépendant
Jean Puy est un peintre indépendant ; depuis ses débuts, il suit sa propre voie sans se laisser influencer et se préoccuper par les inquiétudes intellectuelles de ses amis.
Impressionniste un moment, pointilliste un instant, il devient fauve quelque temps sans débordement c’est à dire sans accéder à la déformation qu’il considère comme un excès chez ses amis.
La voie que cet indépendant fixe comme devant être sienne est déterminée par un amour intense de la vie, de la réalité et de la nature.
Fidèle à la nature, sans s’y soumettre, il ne veut s’en éloigner et la rend le plus complètement possible dans toutes ses variations. C’est à travers une nature transformée par l’idée et la sensation que Jean Puy transmet l’émotion humaine à travers le concret et le réel. Mu par un fil directeur préexistant avant la première guerre mondiale, il glisse doucement vers une peinture intimiste orchestrée dans une symphonie de rose particulier à Jean Puy, peinture qui ressemble à une musique de chambre comme le dira George Besson.